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Stéphanie Bellamy

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Extrait du chapitre 1 - T1 : Extinction

Extrait du chapitre 1 - T1 : Extinction

Posté le 14/12/2019

stephanie-bellamy.com
stephanie-bellamy.com stephanie-bellamy.com
ISBN n° 978-2-9560136-3-1 Copyright n° 48AJ1KA Correction réalisée par Véronique...
2019-12-14T00:00:00+01:00

ISBN n° 978-2-9560136-3-1

Copyright n° 48AJ1KA

Correction réalisée par Véronique Raux & Fabienne Riccardi (http://loeildelyncee.com/) - Illustration réalisée par Rose Pax.


La vie n’était pas un jeu. La vie n’était pas un conte. Rien de ce que racontaient les livres ne pouvait nous préparer à affronter la réalité. Ce monde, en 2243, était le terrain impitoyable de prédateurs qui ne juraient que par l’argent et le pouvoir. La politique de la France s’effondrait lentement mais sûrement. Le Conseil princier, réunissant les plus hauts dignitaires dirigeant des régions, commençait à s’effriter et à baisser la tête face aux comtes. Désormais, le peuple considérait qu’il n’avait plus aucune autorité, même s’il existait encore. Chacun des comtes gérait un département au nom du prince. Ce système fut mis en place après la Révolution de 2026, et une Constitution commune régissait les lois nationales, auxquelles les constitutions départementales devaient se plier.

À l’époque, le peuple se souleva en réponse à une austérité grandissante mise en place par le gouvernement en position. La crise politique et économique fut mondiale. La Grèce ne se remit jamais de son endettement, sombrant dans l’anomie et la pauvreté. Le redressement de l’Espagne fut bref, et son règne prit fin. Les directives européennes avaient bridé les États membres, les contraignant à s’incliner devant la volonté suprême. Les nations tombèrent les unes après les autres, et l’Europe s’autodétruisit.

La France devint une aristocratie, un régime politique oublié et dépoussiéré. L’objectif était d’éviter d’offrir le pouvoir à un seul individu. De ce fait, elle trouva un excellent compromis. Ce régime donnait l’autorité à une élite, la classe dominante qu’était celle des princes. Ce sang bleu eut pour priorité de redresser le pays, créant ainsi le Conseil princier, remettant en place la noblesse. Cependant, après plus de deux siècles de réussite, ce système semblait être à bout de souffle. Les comtes, initialement élus par le peuple, firent de leur fonction un titre héréditaire. Leur grand nombre permit d’influencer les décisions du Conseil de plus en plus fréquemment et avec plus de vivacité. Leur avidité de pouvoir s’accentua avec le temps, créant une tension au sein du pays, renversant l’autorité en place. Leur montée en puissance occasionna une résistance dans quelques départements ; beaucoup avaient peur de sombrer de nouveau dans le chaos et de devoir tout recommencer, la majorité s’abstenait de prendre position sur la situation politique.

Or, les choses semblaient bouger depuis l’attentat de l’assemblée princière, quelques mois auparavant. Cet acte avait fait réagir la population, notamment en Haute-Savoie, où la Résistance s’agrandissait de jour en jour. Toutefois, cette dernière ne sortait pas de son champ d’action, car elle ne possédait pas suffisamment de moyens pour intervenir à un niveau supérieur ; son but se résumait uniquement à renverser le comte actuel.

Le leader de la Résistance, Maxence Larcher, avait secrètement convoqué en urgence ses plus fidèles membres dans son modeste bureau. Les renseignements en sa possession ne lui permettaient pas de prendre le moindre risque, surtout en ces temps obscurs. La confiance ne se concédait pas naturellement, et le doute demeurait toujours, sans compter que son informateur n’était pas d’une grande fiabilité. La porte s’ouvrit enfin, laissant entrer son second, François Vatan, et Axelle Dubois, responsable de la logistique du groupe. Ils étaient membres du mouvement depuis sa création, lors de la prise de fonction du comte De Lacour, homme avide de puissance et manipulateur au point d’abroger la loi de séparation des pouvoirs, que la Constitution commune ne protégeait pas. De ce fait, il avait ouvert une porte difficile à refermer, laquelle entraînait une profonde nervosité au sein du département ainsi que de la région.

Après l’arrivée de Nathanaël Du Val, un ami de longue date, et de Gabriel Logan, il ne manquait plus que la fille du dirigeant. Cette dernière avait rejoint la Résistance après l’attentat, lorsqu’elle avait appris que son père se ralliait à d’autres comtes afin de faire tomber le Conseil princier. Écœurée par ses manigances depuis sa plus tendre enfance, elle luttait à sa façon, se réconfortant avec l’idée de l’arrêter un jour et de tenter de réparer le mal causé. Son combat s’élevait à l’échelle nationale ; elle voyait plus grand que le département. Elle bataillait pour lui, et pour l’ensemble du pays. Il était de son devoir d’agir ainsi ; toutefois, la Haute-Savoie constituait sa priorité. À l’évidence, le peuple français n’était pas préparé à l’éventualité d’une nouvelle insurrection. Elle avait conscience que rien n’arriverait en douceur et que les événements se dérouleraient rapidement.

La jeune femme se présenta au bout de plusieurs minutes. D’ordinaire, elle respectait la ponctualité, mais sa propre fille l’avait retenue, et rien ne comptait davantage à ses yeux. Elle s’excusa brièvement, puis Maxence expliqua la raison de cette réunion soudaine.

— J’ai vu le chef de l’Ordre des Frères, il y a une heure. Il m’a informé qu’un traître se trouve parmi nous. Cependant, il n’a pas su me donner son identité ni ses sources.

— Lawrence n’est pas quelqu’un de fiable, pas plus que son organisation. Étrangement, ils apparaissent au pire moment, alors que jusque-là son existence n’a jamais été soupçonnée. Comment se fier à ce qu’il raconte, surtout sans aucune preuve ?

Bien que François eût raison, cet avertissement ne devait pas être ignoré. Jusqu’à présent, ce groupement ne faisait aucun tort à la Résistance, bien au contraire. Soit il restait en retrait, soit il transmettait un renseignement utile en échange d’autre chose. Maxence avait jugé bon de tronquer des informations lors de cette rencontre une heure plus tôt, comprenant qu’un danger menaçait les siens si l’ennemi se trouvait au sein même de la Résistance.

— L’opération ne sera ni avortée ni repoussée. Au contraire, j’ai décidé de l’avancer à ce soir.

— Ce soir ? Toutes les armes ne sont pas en service, déclara Axelle. Au mieux, il nous faudrait un renfort magique afin de pallier ce manque.

Le leader, conscient de ce problème, dirigea son regard vers la fille du comte ; celle-ci soupira, il sollicitait sa présence.

Or, Charlotte s’était engagée à rester loin des combats. L’attentat contre le Conseil princier avait engendré des heurts un peu partout dans le pays, et Chamonix n’avait pas fait exception. La population, quel que fût son rang social, avait réagi en manifestant dans les rues. Malheureusement, Jonathan De Lacour avait répliqué en envoyant les forces de l’ordre contre ces opposants. Gabriel avait alors pris les armes, accompagné par d’autres jeunes, tandis que Charlotte avait désespérément tenté de faire entendre raison à son père. Céleste avait assisté à la scène ; elle avait vu la manière dont son grand-père avait frappé Charlotte. Puis des coups de feu avaient retenti. Effrayée par tant de violence, la fillette avait fui, se perdant au cœur des affrontements en ville. C’était Nathanaël qui l’avait retrouvée, blessée, et l’avait ramenée auprès de ses parents ; ces derniers lui resteraient éternellement reconnaissants.

À partir de ce moment-là, Charlotte s’était repliée afin de se concentrer sur son enfant de dix ans. Céleste représentait ce qu’elle avait de plus précieux, et elle avait pris conscience de l’ampleur de sa vulnérabilité. Le fait qu’elle ne puisse pas toujours être protégée constituait une vérité angoissante ; il n’y a rien de pire pour une mère que de se découvrir impuissante, et de faillir à la sécurité de son enfant.

Cependant, comment s’opposer à Maxence ? Il essayait d’être conciliant ; néanmoins, il imposait avant tout son autorité de chef.

— Vous oubliez juste un détail : les traqueurs. La prison est gardée, pas seulement par des gardes armés, mais aussi par des individus ayant le pouvoir de repérer la magie et de la déterminer, s’ils savent ce qu’ils recherchent. J’ai très longtemps fréquenté les hommes de mon père : nul doute, la source de ma magie sera localisée. Je suis plus une menace qu’un secours.

Et elle n’avait pas tort. Les traqueurs étaient des individus ayant la compétence de détecter l’enchantement d’autrui et, ce faisant, d’établir son aura. Chaque magie avait une essence propre. Les chasseurs expérimentés s’avéraient capables d’identifier les personnes par leur simple émanation magique ; plus pratique et plus rapide que le pistage par les téléphones et les ordinateurs. C’étaient les hommes de main du comte, et leur existence était contraire à la Loi commune. Par crainte de représailles, la population se taisait. La situation s’avérait donc délicate, même en dissimulant l’aura par un sort ; celui-ci se rompait dès l’utilisation d’un autre. Dès lors, Charlotte ne pouvait intervenir de la manière dont le désirait Maxence. Malgré tout, elle proposa quelques noms susceptibles de la subroger efficacement ; elle se refusait à entrer en scène, et Gabriel le comprit aisément. Loin d’être une marque d’inaction de sa part, elle préférait poursuivre la lutte différemment, à l’écart des combats. Ce recul lui était nécessaire, dans le but de recréer ce lien qui semblait s’estomper au fil des semaines avec Céleste.

Maxence n’insista pas, sachant qu’il n’avait aucune véritable emprise sur elle. Il prit juste note des remplaçants potentiels avant de solliciter le silence des personnes présentes, de ne pas ébruiter l’affaire.

La réunion terminée, chacun partit se préparer pour la mission à venir. La Résistance avait élu domicile dans les hauteurs des montagnes, non loin de la Vallée Blanche. L’endroit formait un refuge idéal contre toute traçabilité, même si cela entraînait parfois quelques problèmes en interne. Le froid était l’ennemi de la magie ; il l’endormait, agissant comme un somnifère. De ce fait, les glaciers constituaient de bons repères, et chaque membre prenait soin d’emmagasiner de la chaleur dans les grottes grâce à un système de chauffage hydraulique : au sol dans le réfectoire ainsi que dans les lieux de couchage ; mural dans les couloirs, où les tuyaux apparaissaient par endroits. L’ensemble se constituait d’un enchaînement de longs tunnels creusés artificiellement dans la roche, auxquels se greffaient un certain nombre de cavernes aménagées. Les plus spacieuses servaient de réfectoire ou de hangars divers, tandis que les plus réduites tenaient lieu de dortoirs ou de logements particuliers à destination des cadres du mouvement.

Nathanaël chercha un de ses confrères à l’intérieur de l’entrepôt. Lorsqu’il le trouva, il l’emmena à l’écart, le regard grave.

— L’Ordre des Frères sait que nous avons intégré la Résistance. J’ignore comment et ce qu’il sait vraiment. Retirez-vous. Que personne ne se joigne à l’opération. Combien d’hommes étaient prévus ?

— Quatre avec toi.

Nathanaël réfléchit quelques secondes avant de reprendre :

— Je crains un piège. Rappelle-les. Tous. Fais le nécessaire pour effacer nos traces.

Il était inconcevable de mettre son groupe en danger à cause de l’Ordre des Frères, et Nathanaël connaissait les individus qui le composaient. Et au vu de ce qu’il savait, pour le bien de l’humanité, le secret devait être préservé. Autrement, ce serait la panique, l’incompréhension. Cet ordre poursuivait un but qui échappait au mortel lambda. Nathanaël était affligé de prendre une telle décision ; il avait cependant conscience de la dangerosité de ce groupement, lequel ne se soumettait qu’à ses propres règles. Pourtant, un jour viendrait où la vérité éclaterait, et cela plus tôt qu’il ne le pensait ; les mortels se trouveraient alors en grand danger. Il serait contraint de se tourner vers une seule personne : Charlotte De Lacour. Elle était sa mission, et il ne devait pas échouer. Il aurait tellement aimé que la situation fût moins complexe et pouvoir tout modifier, mais le passé demeurait immuable ; il ne lui restait que la possibilité d’influer sur un avenir qu’il souhaitait meilleur. Il aurait pu être dépassé par tout cela, néanmoins il savait où mettre les pieds, et ses choix étaient faits d’avance. L’hésitation n’était pas permise, et peu importaient les sacrifices que cela impliquait.

Ses instructions transmises, il rejoignit les autres afin d’aider aux préparatifs. Gabriel, déjà à pied d’œuvre, installait une sécurité à l’entrée. Le lieu était fermé ; seuls les membres participant à l’opération connaissaient l’heure de son déroulement et disposaient d’une autorisation pour pénétrer dans le hangar. Il s’assura que chaque identité fût contrôlée avant de faire un tour vers le matériel en cours de préparation. Il fallait faire vite et bien ; c’était pour cela qu’il n’hésitait pas à prêter main-forte pour la partie logistique. En se répartissant les tâches, les chances de commettre des erreurs et de perdre du temps s’amoindrissaient. À mesure que les heures s’écoulaient, la tension grimpait dans l’équipe ; personne n’ignorait les enjeux de cette mission. Leur objectif consistait à s’infiltrer dans une prison érigée au milieu d’un lac. La mieux gardée de la région. Les captifs à libérer se composaient de politiciens, d’hommes d’affaires malavisés de s’être dressés contre le comte et de résistants ; toutes ces personnes formaient donc un groupe d’alliés potentiels non négligeable.

— Les armes sont chargées ? N’oubliez pas de mettre le cran de sécurité. Elles doivent être prêtes à servir dès maintenant, mais il ne faut pas pour autant risquer un accident. Nathanaël, ils ont besoin d’aide, là-bas, à la table des armes. Demande à Antoine de t’accompagner.

— Je m’en occupe.

Gabriel n’atteignait certes pas encore la trentaine, mais il était un chef-né. Pour un jeune aristocrate mêlé à ce combat malgré lui après l’assassinat de ses parents, il avait mûri prématurément et gagné ainsi la confiance de la Résistance très rapidement. Ses capacités de meneur, son autorité naturelle et ses prédispositions à communiquer des messages d’espoir constituaient ses principales qualités. Gabriel avait autrefois préféré la fête et les femmes, mais le destin l’avait jeté sur une voie qu’il n’aurait jamais imaginée. De son propre aveu, devenir père l’avait assagi progressivement, et il ne regrettait aucun de ses choix hormis son absence le jour du décès de ses parents ; il aurait pu tenter de les sauver ce jour-là, il le savait, au fond de lui. La douleur et la culpabilité ne s’effaceraient pas. Cependant, il luttait aujourd’hui pour une cause qu’ils approuveraient. Longtemps, il avait critiqué le système, sans pour autant agir ; il se contentait de dire tout haut ce que les autres pensaient tout bas. La politique le dépassait, et il ne souhaitait pas fréquenter ces ingrats ; seule Charlotte trouvait grâce à ses yeux, et il la soutenait. L’attentat l’avait poussé à s’engager, avec toute la fougue et les idéaux qui caractérisent tant la jeunesse ; une jeunesse qui sortait de l’ombre en prenant position : elle créait l’avenir de la France.

Il se retourna pour prendre un outil et vit la tête brune de Charlotte, soucieuse ; ses pensées semblaient encore tournées vers Céleste. C’était un tort de présumer qu’ils formaient un couple : cette naissance était le fruit d’une aventure d’un soir entre deux amis. Bien que sa présence fût délicate à accepter dans un premier temps, les parents endossèrent leurs responsabilités sans la rejeter. Malgré tout, l’enfant avait beaucoup souffert : son grand-père maternel la reniait depuis sa venue au monde. La petite ne parlait que rarement ; même ses propres parents éprouvaient des difficultés à communiquer avec elle.

— Je crois que Larcher a moyennement apprécié le fait que je trouve un prétexte pour me défiler. Est-ce un tort ? Suis-je égoïste de me retirer ainsi alors que je me bats depuis le début contre mon père ?

— Charly, tu es juste une mère qui fait passer son enfant en priorité.

Charlotte réprima une grimace en entendant ce surnom anglo-saxon qu’elle n’appréciait guère. Cette taquinerie amicale n’avait pour but que de lui arracher un sourire. Doté d’une double nationalité, Gabriel devait sa présence sur le sol français à ses arrière-grands-parents anglais venus s’y installer pour affaires.

Avec la France et l’Allemagne, l’Angleterre faisait partie des survivants, formant ainsi la Triade. Cette dernière devait sa création à la volonté commune de ses États membres de se préserver du chaos ambiant qui dévorait graduellement le monde extérieur. Tous les pays ayant fait cavalier seul en imaginant pouvoir s’en sortir sans perspective d’alliance avaient désormais sombré. Initialement conciliante à l’égard des populations réfugiées, l’organisation ferma définitivement ses frontières quelques années plus tard et les protégea sauvagement de toute intrusion. Malgré la diminution de leurs tentatives depuis une centaine d’années, la mesure restait d’actualité. La famine, les dégâts climatiques dus au réchauffement planétaire, la violence et la lutte de l’espèce humaine pour la survie avaient eu raison de la moitié des Hommes hors de la Triade. À l’extérieur, l’ancien monde n’existait plus. Plus de structures, plus de lois : seules la ruine et la mort attendaient ceux qui osaient s’y aventurer.

— C’est une force en toi. Que penserait le peuple s’il s’apercevait que leur future comtesse met de côté ses devoirs de mère ? Il songerait sans doute que tu peux très bien gouverner ; néanmoins, il existerait une certaine distance. Il a besoin d’une personne à laquelle il peut s’identifier.

Le peuple désirait une personne fière et humble, sachant se préoccuper de sa famille tout autant que de lui, humaine et proche. Charlotte lâcha un sourire, comme pour le remercier. Cela ne serait pas facile de regagner la confiance de la population, même si cette dernière ne la considérait pas comme une ennemie. Dorénavant associé à un comte vaniteux, le nom de De Lacour susciterait des doutes et une vague de méfiance ; dans tous les cas, la jeune femme ne baisserait pas les bras. Elle donnerait sa sueur et son sang pour le territoire de Haute-Savoie.

— Je serai au camp de base pour surveiller l’évolution de l’opération. Malgré mon choix temporaire, je ne peux pas rester spectatrice. Les talkies-walkies fonctionnent, de notre côté.

— C’est O.K. chez nous aussi.

Charlotte ne le dirait jamais, mais l’inquiétude la rongeait de l’intérieur, sachant que Gabriel participerait à l’opération. Ces dernières épreuves les rapprochaient plus qu’ils ne l’auraient envisagé, et la jeune noble tenait véritablement à lui en tant qu’ami et père de son enfant. Il était son pilier, un soutien dont elle ne pouvait pas se passer. Les deux jeunes formaient un duo inséparable et unique ; un lien puissant les rendait plus forts chaque instant. Ils avaient tous les deux tant perdu que la présence de l’autre les rassurait.

Cette prison, elle la connaissait : c’était facile d’y entrer, moins d’en ressortir, et ils n’avaient aucun plan d’évacuation en perspective. Cette opération figurait parmi l’une des plus importantes de la Résistance, un tel niveau d’action n’ayant jamais été atteint auparavant. La situation actuelle les poussait à prendre plus de risques, en espérant qu’ils réussiraient tandis que tout semblait s’effondrer. Libérer ses prisonniers prouverait au comte qu’aucun retour n’était possible.

Tout était opérationnel, et le matériel avait été vérifié à plusieurs reprises. Faisant confiance aux vieilles méthodes de communication, la Résistance se soustrayait ainsi à la surveillance technologique. Le dirigeant avait les moyens de percer leurs défenses et de pénétrer dans leur structure ; en utilisant ce qui était obsolète pour leurs adversaires, les résistants les mettaient face à des obstacles assez complexes, car ils devaient apprendre le fonctionnement de ces anciens systèmes dont ils n’avaient pas la maîtrise.

L’heure du départ approchait, et le groupe était fin prêt à se mettre en route. Chacun avait son propre poste et connaissait son rôle. Une bonne coordination était nécessaire pour la réussite de chaque mission menée. Les erreurs étaient humaines ; malheureusement, elles pouvaient engendrer un destin funeste. Le leader ne dirigerait pas ses hommes en direct : François se positionnait sur le terrain à sa place. Cependant, un camp monté sur le flanc de la montagne permettait de suivre l’avancée de l’opération sans être vu ; l’observation en temps réel de la prison leur offrait la possibilité de surveiller les gardiens. Enfermé dans des caisses, le groupe serait convoyé jusqu’à l’île grâce à un navire de marchandises, qui approvisionnait les lieux chaque semaine. Une fois sur place, ils attendraient, entreposés dans les sous-sols, puis ils emprunteraient les couloirs d’aération pour parvenir aux cuisines. Pour l’instant, tout semblait bien se dérouler : le bateau arrivait à bon port et était amarré. Pour être menée à bien, l’opération ne devait pas durer plus d’une heure.

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